Publié dans Editorial

Un geste inédit

Publié le dimanche, 03 novembre 2019

Du jamais vu ! Un Président de la République à Antanimora. Non pas pour purger une quelconque peine ni encore moins pour être placé en détention préventive mais pour rendre visite aux détenus, prévenus et condamnés confondus. Du jamais vu, depuis la date de l’indépendance jusqu’à ce jour, en cinquante-neuf ans, aucun Chef d’Etat, en exercice, ne s’était jamais rendu à Antanimora ou ailleurs pour s’enquérir des réalités sur place. Ils n’ont pas jugé nécessaire d’aller  vers ces oubliés de tous.  Tel un conte de fée où le jeune prince héritier du trône sort du palais et rend visite à ses pauvres sujets. Impossible mais vrai ! Du coup, la cote de popularité du jeune président, déjà élevée de façon constante, grimpe encore de deux à trois crans en plus. Rajoelina Andry Nirina, car il s’agit bien de lui, a bien voulu condescendre aller à la prison d’Antanimora, et ce, pour constater de visu sur place les réalités vécues. Etant donné qu’Antanimora reflète de manière évidente, avec quelques nuances près, les tenants relatifs au quotidien du monde carcéral de la Grande Ile, un tel « déplacement » mérite l’attention. Il entre évidemment dans le cadre des efforts consentis par nos dirigeants d’améliorer les conditions de vie de tous les Malagasy à même les prisonniers. Velirano oblige, il faut bien se donner la peine ainsi. Certainement, les esprits tordus ironisent ce geste inédit. Ils ne ratent pas l’occasion d’éreinter l’homme fort du pays. A leurs yeux, il ne s’agit que d’un vulgaire geste démagogique ou d’une campagne électorale déguisée. Il a fallu qu’un jeune visionnaire et entièrement conscient de l’impasse dans laquelle plonge le pays pour qu’on songe à se rendre compte de l’état dérisoire du pays, en particulier les centres de détention éparpillés à travers l’Ile.   On évoque toujours le délabrement total de nos prisons  mais on n’a jamais bougé le petit doigt. Et la situation se dégrade jusqu’au point où les réalités dépassent l’entendement. Tous les régimes  successifs n’ont pas fait grand cas de la dégradation du milieu carcéral. Le ministère de tutelle invoque à tout moment les insuffisances budgétaires. Ce qui n’est pas faux d’ailleurs mais il faut oser voir plus loin. La prison malagasy est malade et laissée à l’abandon. Au moins trois maux minent le monde carcéral malagasy.  D’abord, le mal du surpeuplement. L’effectif des « locataires » dépasse de loin la capacité d’accueil de toutes nos prisons. Le cas d’Antanimora est flagrant. Pour une capacité d’accueil prévue pour 800 personnes, elle abrite actuellement 4357 « pensionnaires ». Bien entendu, la promiscuité fait la loi. La déviation à la vocation initiale. Une prison surpeuplée ne peut plus assurer et assumer son rôle de redressement moral et réinsertion sociale des délinquants. Elle devient, par la force des choses, un « centre d’apprentissage » à des nouveaux modes opératoires criminels.
Le mal de la corruption. En amont et en aval, la prison est le milieu propice et de prédilection à la corruption. Inutile de s’étaler sur ce sujet. Les détenus ainsi que leurs proches en savent trop. Le Chef de l’Etat Rajoelina, par ce geste inédit, creva l’abcès. Il enfonça le clou dans le vif de la plaie tout en s’engageant à apporter la solution. Qui fait mieux !

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Editorial

  • D’utilité publique
     Est reconnu « Service d’utilité publique » (SUP) par l’Etat tout organisme (ONG), une entité qui se met au service des intérêts basiques quotidiens des gens. Exemples : le service de la voirie, les caisses de la Trésorerie publique, les banques, les Postes et Télécommunications (téléphonie mobile), les transports en commun, la compagnie nationale d’eau et d’électricité, etc. Leurs manquements répétés créent des désagréments notables voire fâcheux au bon déroulement du train-train de la vie des usagers, en particulier, de la population en général. L’Etat veille au bon fonctionnement des services reconnus d’utilité publique.Vingt inspecteurs et contrôleurs semenciers émargés au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MinAE) ont prêté serment près du Tribunal de première instance (TPI) à Anosy le week-end dernier. Issus des sept Régions dont Alaotra-Mangoro, Analanjirofo, Atsimo-Andrefana, Vakinankaratra, Boeny, SAVA et DIANA, les nouveaux sortants œuvreront tout droit à l’amélioration de la production des semences…

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