Publié dans Société

Détournement de deniers publics et de faux - Liberté provisoire pour l’ex-maire d’Andoharanofotsy

Publié le vendredi, 04 octobre 2019

Au Pôle anti-corruption (PAC) des 67ha, le procès sur l’affaire de détournement de deniers publics et de faux, survenue entre novembre 2015 et avril 2017 dans la Commune rurale d’Andoharanofotsy, s’est déroulé hier. Le préjudice s’élève à 99,67 millions d’ariary, et c’est la Direction de la législation des contentieux (DLC) qui s’est constituée en partie civile. Devant la barre, l’ex -maire et ses deux co-accusés dont un responsable du service financier et un régisseur du marché local au sein de cette mairie.  Mais l’audience est totalement à refaire suite à une demande de diligence de la part des avocats, et ce, après constat d’une existence d’un dossier de poursuite parallèle. La présidente de la Cour du PAC a approuvé l’ajout du second dossier.  Du coup, les incriminés ont obtenu la liberté provisoire dans l’attente de la prochaine session dont la date n’a pas encore été fixée.  

 

Et pourtant, les débats à l’audience d’hier étaient déjà sur le point de s’achever, ou presque, lorsque l’anomalie en question a été subitement décelée. D’après les explications de la Justice, l’ex-maire et consorts, en parallèle avec leurs actuelles accusations, sont également poursuivis pour une autre affaire de faux. Le problème, c’est que le Tribunal d’Anosy qui en est saisi, ne l’a pas encore ficelé. « Pourtant, il faut que le PAC traite en même temps les deux dossiers incriminant l’ex-maire et son équipe », a précisé la présidente de la Cour.

L’autre explication à ce report de l’audience, une autre personne aurait dû comparaître également hier au PAC,  car elle était fréquemment citée dans l’affaire, du moins par un co-accusé de l’ex-maire.  Cette anomalie, c’est la présidente elle-même qui l’a évoquée vers le terme des débats. Pour la magistrate, cette personne n’aurait donc pas dû se constituer en témoin à charge mais au même titre que les accusés.

Tickets de marché et quittances

 Globalement, l’ex-maire d’Andoharanofotsy est incriminé d’avoir fait fabriquer des tickets de marché parallèles à la suite d’une rupture de stock à l’imprimerie nationale. A l’époque, cette rupture momentanée aurait été expliquée par l’incendie ayant touché l’imprimerie nationale. L’ex-maire a nié jusqu’au bout être au courant de l’existence de ces tickets (blancs) malgré les questions savamment reformulées par le juge, le procureur général et les avocats à propos de sa responsabilité en tant que superviseur des affaires de sa Commune. A la question de savoir si au moins ses collaborateurs  lui ont informé sur la circulation de ces faux tickets lors des réunions du staff de la Mairie, sa réponse était systématiquement négative.

Notons que l’homme s’est toujours qualifié lui-même d’être imbu de la « culture de résultat » doublé d’un être respectueux de la loi, et qui n’accepte pas la défaite, entre autres une baisse de recettes communales. Certes, la construction d’un terrain de football est l’une de ses réalisations. Une somme colossale y était dépensée, ne serait-ce que pour l’achat de gazole pour les engins de terrassement que lui aurait prêtés un député local. De même, on ne connaît pas grand-chose sur les dépenses pour le fonctionnement de la voirie de la Commune dont la provenance des fonds alloués à l’achat de carburant pour les deux camions en service. En somme, un grand flou persiste sur la gestion jugée peu orthodoxe des capitaux mis en jeu lors du mandat de l’accusé. Même si ce dernier a argué qu’une bonne partie des subventions ou autres aides matérielles proviendraient de différents donateurs, cela semble être peu convaincant pour le PAC.

Une affirmation qui a été rapidement réfutée par son co-accusé, le responsable du service financier. Ce dernier n’a pas hésité à qualifier l’ex-maire de menteur. Le procureur général tout comme le juge, sans oublier les avocats, n’ont pas manqué de lui demander s’il avait toujours peur de son supérieur hiérarchique. A l’accusé d’avouer  qu’il n’a pas peur, mais qu’il n’a  fait que se plier à ses ordres parce qu’il était son supérieur. « Une fois, le maire m’a lancé à la figure  que je dois démissionner si je ne supporte pas les pressions », s’est-il défendu.

Quoiqu’il en soit, le fait que l’ex-maire et son équipe auront encore à répondre de leurs actes au niveau du Tribunal d’Anosy pour cette affaire de « fausses quittances », ne fait qu’ajouter du trouble sur les dossiers parallèles dont on les incrimine.

Franck R.

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