Publié dans Editorial

Nécessité nationale

Publié le jeudi, 03 août 2023

La mission d’observation et d’évaluation des fonctionnaires de la SADC dépêchée à Madagasikara touche à sa fin. L’approche de cette organisation sous régionale, dont fait partie la Grande île, entre dans le cadre de la mise en condition pré-électorale en vue du scrutin de novembre.

Dlamini Tichème, magistrat de son état, président du conseil consultatif de la SADC, et chef de mission, dans son rapport de mission devant la presse nationale, soulève parmi les recommandations adressées aux dirigeants et acteurs politiques la nécessité d’une éducation civique des électeurs. Une vive recommandation que la mission a adressée conjointement à la Haute Cour constitutionnelle (HCC) et la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Sans le dire ouvertement, la mission insinue que l’éducation civique relève de la nécessité nationale et cela afin de garantir une participation responsable de la population dans le contexte d’une élection libre et transparente.

En effet, dans un pays comme le nôtre, on déplore le manque d’éducation civique au sein de la société. Jadis et naguère, plus de soixante ans de cela, la discipline « éducation civique » occupait une place importante dans le programme scolaire. C’était le bon vieux temps où les élèves apprenaient en classe comment se conduire dans la société. On se respecte ! On respecte les aînés (les parents) ! On respecte l’Etat, du moins ses représentants. Les adultes s’acquittent dûment de leurs devoirs vis-à-vis du Fanjakana (paiement d’impôts, etc.). On dispensait également la morale sociale : la tempérance, le danger de l’alcoolisme, du vol … C’est ainsi que la notion de discipline prend tout son sens, sa lettre de noblesse tant dans la classe qu’au sein de la société ! 

Evidemment, l’administration coloniale tenait à faire passer le message du respect des Vazaha, du pouvoir. Mais, toujours est-il que le programme scolaire de l’époque incite les élèves à participer aux devoirs civiques au sein de la communauté villageoise. On les encourageait sinon les poussait à prendre leurs responsabilités dans la vie de la communauté et dans la vie nationale. Mais quand les mouvements populaires menés par certains leaders politiques descendirent dans la rue où l’on scandait la « désobéissance civile », la pratique de l’éducation civique va encaisser un sérieux coup. Et ce qui va se produire après les années 70 jusqu’à nos jours.

Presque tous les dirigeants successifs tant au sommet de l’Etat qu’au niveau des départements ministériels en charge de l’éducation prêchaient, tous, la nécessité d’intégrer la discipline de l’« éducation civique » dans les programmes scolaires. Malheureusement, on se perd dans les conjectures ! L’absence de la continuité de l’Etat, entre autres, handicape lourdement la mise en place d’un programme scolaire continu. Chaque patron de ministère amène « son » programme tout en balayant ce que d’autres ont fait. Ainsi de suite !

Le fait d’adresser directement leur recommandation aux Institutions en charge des élections (HCC et CENI) traduit le cheminement de leurs raisonnements. En ce sens qu’ils déplorent le manque flagrant de civisme des électeurs par rapport aux choses des élections, en amont et en aval.

Ceci étant, il va falloir réenvisager d’apprendre aux concitoyens l’importance du choix populaire. Une réinitialisation à la base. Un tournant décisif dans la mise en place par voie démocratique des dirigeants politiques.

En somme, c’est une nécessité nationale !

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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