Publié dans Editorial

De la vigilance !

Publié le mercredi, 02 août 2023

Attention ! Coup de frein, svp !

Le sénateur Tsiebo Mahaleo, au nom de la tribu Bara, a officialisé la demande pour créer une Région à part entière. La nouvelle recrue portera, au cas où, le nom de « Région Vohibasia ». Un nouveau découpage territorial qui conduirait l’éclatement de la Région Atsimo-Andrefana, l’ancienne province de Tuléar, en trois Régions. En effet, bien avant la démarche de Tsiebo Mahaleo, le député Marco Tsaradia a déjà mis sur le tapis la proposition pour l’autonomisation du plateau Mahafaly soumettant ainsi la mise en place d’une nouvelle Région qui devait porter le nom de « Région Onilahy Menarandra ». Et ainsi, compte tenu de ces « désidératas », le nouveau découpage territorial de Madagasikara se composerait de 25 Régions. 

Attention ! A ce rythme, la République Malagasy aurait 30 à 40 Régions ! Des chiffres qui ne devraient pas, par principe, être des obstacles au bon fonctionnement de l’Etat. En France, d’une superficie nettement inférieure à celle de la Grande île, on y compte 101 départements (l’équivalent de Région chez nous). Seulement voilà, la France dispose suffisamment de moyens pour les supporter.

Pour le cas de Madagasikara, le nouveau découpage territorial proposé pour le compte d’Atsimo Andrefana pourrait répondre aux besoins réels de la Région. Ladite Région comporte 9 Districts au lieu de 3 ou 4 en moyenne chez d’autres, sans compter la Région Menabe qui en faisait partie auparavant. Pour ainsi dire, l’ancienne province de Tuléar est très vaste mais également très sous-peuplée et très … pauvre comme tout le monde d’ailleurs !

Question : « Dans l’état actuel de la situation économique et financière du pays, est-il raisonnable ou faisable d’augmenter le nombre de Régions signifiant augmenter les charges de la caisse de l’Etat ? » Ne devrions-nous pas, au nom de la politique d’austérité sévère, limiter les dépenses publiques ?

Au final, tout est question de volonté politique ! Tout est question d’organisation de travail, de bonne répartition des tâches ! Même si nous avons 100 Régions et avec notre manière de faire, le pays n’avancera jamais.

Le temps n’est-il venu d’établir un bilan net de la mise en place des gouverneurs. Le Chef de l’Etat, fraîchement investi en janvier 2019, quand il a annoncé publiquement la nomination des gouverneurs en lieu et place des chefs de Régions, il l’a clairement noté que l’installation des gouverneurs devait contribuer à booster la Région. Quatre ans après, vers la fin du mandat, où en est-on ? On hésite entre échec et mitigé ! En réalité, l’essor Régions a été bloqué par des conflits de compétence sinon entre le gouverneur et les représentants de l’Etat, le Préfet et les Chefs de districts. Ils se chamaillent. Le courant ne passe pas. En fait, le gouverneur représente qui ? D’après les récentes modifications apportées, le gouverneur est le chef hiérarchique de la Région. Toujours est-il que les Préfets et les Chefs de districts manifestent leur réticence à recevoir d’ordre de la part des hommes ou femmes politiques autre que le ministre de l’Intérieur.

De la vigilance svp ! La décentralisation ne veut pas dire forcément démultiplication des charges et des problèmes. Ce n’est pas le nombre qui compte. Plutôt le savoir-faire.  

 

Ndrianaivo

Fil infos

  • Animaux sauvages saisis en Thaïlande - Œuvre des réseaux de trafiquants à Madagascar
  • ACTU-BREVES
  • JIRAMA - Ron Weiss, nouveau directeur général
  • Production d’énergies renouvelables - L’Etat encourage les investissements privés
  • Actu-brèves
  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements
  • Actu-brèves
  • Energie renouvelable - Le premier parc éolien de Madagascar opérationnel début 2025

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

A bout portant

AutoDiff