Publié dans Société

Revenu mensuel de 120 000 ariary - Comment les ménages survivent-ils ?

Publié le vendredi, 17 mai 2019

Le Gouvernement malagasy vient récemment de fixer le  salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) à 200 000 ariary. Les salariés concernés peuvent ainsi respirer une grande bouffée d’air frais et oxygéné. Cependant, les professionnels libéraux et les sans- emploi font des sacrifices de jour comme de nuit pour survivre. « Notre survie dépend  de ma force physique et de ma motivation. Je travaille pour que ma femme et mes deux enfants puissent manger régulièrement. Depuis une dizaine d’années, je nourris ma famille grâce à mon métier de docker. Quotidiennement, je gagne en moyenne 3 000 ariary. Cet argent sert à acheter en particulier des produits de première nécessité. D’habitude, ma femme va l’utiliser pour s’offrir un kilo de riz, assez suffisant pour le repas du soir et le petit-déjeuner. Les enfants sont inscrits dans un établissement public qui bénéficie à ses élèves une cantine scolaire, ce qui nous enlève les dépenses de leur déjeuner. Les sommes qui restent seront réparties à l’achat d’une bougie, du charbon, des allumettes, du sucre, du sel et tant d’autres besoins », raconte un père de famille opérant du côté d’Andavamamba.  Quant à sa femme qui travaille comme lavandière, son salaire qui est fixé à 30 000 ariary par mois est économisé pour payer le loyer mensuel de leur maison en bois  qui est de 20 000 ariary, ajoute-t-il. « Dans ma famille, personne n’a pas le droit de tomber malade. Le budget pour les consultations et les médicaments n’existe pas. Déjà, nous avons une grande difficulté à acheter des fournitures scolaires et des vêtements, et il ne sera plus possible d’assurer les imprévus », souligne-t-il.


Pour d’autres familles, la situation est encore que pire. C’est le cas  Rahanitravololona Olga, une femme âgée de 30 ans qui s’occupe de cinq personnes sans recevoir de l’aide extérieure. Elle est une mère célibataire et élève seule ses trois enfants dont deux scolarisés. Ses parents dont une mère en situation de handicap sont également sous sa responsabilité. Son objectif journalier est de trouver de l’argent pour nourrir sa famille. « Très tôt le matin, l’ouverture de la borne-fontaine publique me réveille. Je dois m’y rendre pour aider dans le transport des bidons jaunes. Pour ce travail, je réunis dans les 2 000 ariary.  En outre, je dispose d’autres sources de rentrée d’argent ponctuelles qui me procurent entre 100 à 500 ariary », confie-t-elle. D’après ses dires, en un mois, elle gagne environ 100 000 ariary avec 1 500 ariary cédés à l’achat journalier d’un kilo riz « stock tampon », 200 ariary pour le charbon et 300 ariary pour la bougie. En plus de ces dépenses, cette mère de trois enfants cède 15 000 ariary au propriétaire de sa maison en bois. « Je ne prétends pas au luxe. Une fois que ma famille mange cet aliment de base et que je me repose la nuit en toute tranquillité, c’est déjà l’essentiel. Toutefois, il nous arrive parfois de dormir le ventre vide ».
K.R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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