Publié dans Société

Ambanja - Un policier victime d’une vindicte populaire

Publié le dimanche, 26 avril 2020

Vers le milieu de la matinée samedi dernier, une localité de la ville d’Ambanja a été le théâtre d’une scène de vindicte populaire aux conséquences meurtrières pour une équipe de Police en mission, cible du fokonolona en colère. Un policier du nom de Faina Leonard Jean Patrick (Agent de Police de 2ème échelon), a trouvé la mort des suites de ses blessures lors d'un lynchage perpétré par des membres du fokonolona, et à l’issue d’une mission commandée dans le village d'Antsifatra à Analabe, District d'Ambanja. Mais un autre est blessé, et il est actuellement hospitalisé avec une autre victime, un civil. 
 Ce samedi matin dernier, selon la version de la Police, quatre policiers sont dépêchés pour une mission à Antsifatra, suite aux informations parvenues au commissariat de Police d'Ambanja sur l'existence d'un trafic important de cannabis dans cette localité, du moins selon une source policière. Ils étaient accompagnés d'un guide qui connaît bien la Région mais une fois arrivés sur place, les présumés trafiquants se sont déjà enfuis avec leurs produits.
Mais sur place, les policiers ont rencontré le président du Fokontany d'Antsifatra avec une vingtaine de personnes. Les trafiquants supposés ont accusé le guide de traître et du coup, ils se sont rués sur lui et les policiers. Deux  policiers sont pris au piège et ont été grièvement blessés. L’un d’eux a succombé des suites de ses blessures. De leur côté, les  2 autres ont pu échapper à la vindicte populaire.
Parallèlement, l’information d’une chaîne de radio privée locale a également apporté sa version des faits. Elle rapporte que, peu de temps avant que le fokonolona ne l’ait éliminé, l’AP2 F.L Jean Patrick a paniqué en voyant les villageois s’attrouper autour d’eux et il a préféré prendre la fuite avec une meute de justiciers dans ses trousses. Pour sauver sa peau et dans l’espoir de dissuader ses poursuivants à cesser de le poursuivre, il a fait tirer quelques coups de semonce en l’air. Il a également sifflé dans l’espoir d’obtenir l’aide de ses camarades. Mais ses poursuivants, trop nombreux, étaient déjà sur lui et l’ont roué de coups jusqu’à ce que mort s’ensuive.
D’après une autre source « non officielle », le fokonolona serait rendu très mécontent d’A., qui serait à la fois le guide et l’indicateur, qui a accompagné l’équipe de Police en vue d’arrestation de suspects pour trafic supposé de cannabis dans cette petite Commune. Et notre source d’ajouter qu’il serait dans l’habitude d’A., qui serait un récidiviste en matière de trafic de stupéfiant, de se faire accompagner d’éléments des Forces de l’ordre pour intimider, et surtout extorquer les villageois qu’il accuse d’être de mèche avec les trafiquants. « Or, le mode opératoire d’A. de placer du chanvre dans la poche d’un villageois, profitant du moment de son inattention pour mieux l’accuser et le menacer par la suite. Les villageois en ont marre de ses fausses accusations, d’où leur violente colère samedi dernier », explique l’information.
Une enquête judiciaire sera ouverte pour faire éclater la vérité sur cette affaire. Le Directeur régional de la sécurité publique de DIANA, et  ses collaborateurs sont déjà à Ambanja dans ce sens. La dépouille mortelle de l'AP 2 Fiana Leonard Jean Patrick sera acheminée dans sa ville natale à Mandritsara.
Franck R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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