Publié dans Politique

Traque des malversations du HVM - Entre impunité et chasse aux sorcières

Publié le mardi, 23 juillet 2019

Comme tout diplomate sur le départ, l'ancien ambassadeur de France, Véronique Vouland-Aneini, s'est permis quelques libertés en lançant des piques à l'endroit du pouvoir en place, lors de sa dernière sortie médiatique sur le sol malagasy. C'est ainsi que, dans l'allocution qu'elle a prononcée lors de la célébration du 14 juillet 2019, l'ex-locataire de la Résidence d'Ivandry a interpellé les autorités malagasy pour que « la Justice remplisse son rôle, cesse de léser, de déposséder, d'interdire de sortir du territoire sans base juridique valable, de couvrir des règlements de compte ».

 

Bien que l'ex-chef de mission de l'Hexagone ne l'ait pas dit expressément, beaucoup auront deviné qu'elle faisait allusion aux cas de barons de l'ancien régime dont certains ont vu leurs biens saisis provisoirement, d'autres frappés d'IST (Interdiction de sortie du territoire), tandis que certains autres ont été placés en détention préventive. Ce sont ces poursuites judiciaires engagées pour des suspicions de détournements et de trafics en tous genres qui sont donc considérées par l'ancienne patronne d'Ambatomena comme des « règlements de compte ».

Doit-on pourtant de rappeler que c'est que la Communauté internationale  elle-même -  à laquelle fait partie la France  -  qui dénonce  la culture de l'impunité qui fait que les malfaiteurs en puissance bénéficient d'une sorte d'amnistie de fait pour des actes répréhensibles perpétrés lorsqu'ils étaient au pouvoir. L'effet pervers, c'est que, au vu de cette impunité, certains nouveaux responsables seront aussi tentés de verser à leur tour dans des malversations, escomptant bénéficier également de l'amnésie une fois qu'ils quittent leur poste.

La question qui se pose est de savoir quand est-ce que la traque d'anciennes personnalités malhonnêtes peut être considérée comme une lutte contre l'impunité et quand est-ce qu'elle est vue comme une chasse aux sorcières ? Dans l'un ou l'autre cas, il s'agit de poursuites engagées par de nouveaux dirigeants contre certains de leurs prédécesseurs et forcément, elles prennent l'allure de règlements de compte. L'indélicatesse de Véronique Vouland-Aneini, c'est d'avoir préjugé d'une Justice malagasy manipulée, d'autant plus qu'elle fait allusion à des affaires encore pendantes au Tribunal.

Saisies conservatoires, IST, placement en détention préventive,… Il s'agit de procédures judiciaires (qui existent aussi en France) qui obéissent à des règles bien définies, lesquelles, on le présume, ont été respectées. Quel que soit le terme utilisé, si celui qui est chassé a tout d'un sorcier, les autorités auraient-elles tort de le poursuivre pour le remettre à la Justice? C'est à cette dernière de trancher.

La Rédaction

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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