Publié dans Politique

Arnaque et meurtre - Des gros bonnets courent toujours

Publié le dimanche, 16 mai 2021

Après l'arrestation suivie du décès de Del Kely la semaine dernière, les observateurs s'interrogent sur les cas des supposés gros bonnets ayant été frappés d'un avis de recherche mais qui, à l'heure actuelle, demeurent insaisissables. Jo Willy Rabe et Gérald Ramangasoavina sont deux noms qui ont défrayé la chronique dans le domaine des business. Toujours aucune trace non plus d'Alain Rostandt Zaheraly et d'Eric Mario dit Rambo, tous les deux incriminés cette fois pour le meurtre d'une lycéenne à Toliara. Idem pour Papa John ou Moussa, l'assassin présumé de la petite Adriana à Mahajanga. Aux premiers comme aux seconds, les Forces de l'ordre affirment ne détenir aucune information, du moins pour le moment. C'est le cas de la section de recherche criminelle de la Gendarmerie.

 

Cinq ans après qu'il a amassé une fortune et fait des victimes après les ventes de matériels informatiques notamment des ordinateurs en masse,  Jo Willy Rabe, ex-patron de JK Group, a fait encore reparler de lui avec un autre scandale. Retourné alors au pays, il a de nouveau réussi à remplir les poches en proposant un nouveau concept. Il s'agissait de proposer aux Malagasy, à travers « Sourc'in », son agence de voyage, des voyages organisés pour des groupes à destination de l'Europe, de l'Asie, d'Afrique du Nord, des Etats-Unis et du Moyen Orient.

Les faits remontent deux ans plus tôt. S'appuyant sur une publicité et un tapage médiatique sans précédent, la formule proposée par Sourc'in, avec des tarifs accessibles, a séduit bon nombre de ressortissants, qui n'ont pas hésité à payer une avance sur leurs réservations pour les vacances de Noël en France ou aux Etats-Unis. Si l'expérience a séduit ces premiers clients, le cas ne l'était point pour d'autres. Les dernières victimes étaient les touristes à Dubaï où leur séjour s'est transformé en cauchemar. Leurs passeports furent tout bonnement confisqués, et qu'on les avait jetés dans la rue. Au pays, des candidats à ces voyages de rêve n'ont plus revu la couleur de leur argent déposé à titre d'avance pour certains ou le paiement total des frais de transports et hébergement pour d'autres, l'arnaque de Sourc'in ayant été révélée au grand jour. Depuis, son patron, qui est soupçonné de se la couler douce à l'étranger, a été recherché, notamment par la Police économique. Mais en vain.

Tany Gasy

Gérald Ramangasoavina serait sans doute l'un des gros bonnets en cavale. Agissant derrière « Tany Gasy », une société immobilière écran, il a arnaqué plusieurs personnes avec des histoires de vente de terrains en lotissement dans les banlieues de la Capitale. La situation était telle qu'elle a débouché à des litiges fonciers sans précédents.  Les acheteurs qui se comptent par millier, se dressent les uns contre les autres, tous revendiquant la propriété alors que des constructions avaient été déjà bâties sur les parcelles du litige. Le concerné a pu empocher malhonnêtement plusieurs millions d'ariary pour une parcelle.

Mais insatiable et gourmand, Gérald a été également trempé dans la vente d'une résidence présidentielle à Ivandry, devenue la sulfureuse affaire « Villa Elisabeth ».  Ce qui lui a valu un mandat de recherche, mais aussi une interdiction de sortie du territoire. Malgré les procédures enclenchées, les enquêteurs des deux Forces peinent à retrouver ses traces, au grand dam de toutes ses victimes, qui se sentent humiliées et scandalisées.

Deux condamnés à perpétuité se volatilisent

Condamnés d'emprisonnement à perpétuité pour l'assassinat de Heritianjanahary Christina Johanne dite Tinah survenue en décembre 2017 à Toliara, Alain Rostant Zaheraly et Eric Mario dit Rambo sont actuellement en cavale. En effet, ils ont réussi à s'évader de la prison de Vohitany, dans la Commune rurale d'Ejeda, dans le District de Toliara. Leur évasion se serait produite à un moment où les autorités pénitentiaires, sur ordre du ministère de la Justice, vont procéder à leur transfert à Tsiafahy où ils étaient détenus auparavant. Avisés certainement de ce transfert, ils ont « quitté » la prison de Vohitany pour ne plus laisser de trace.

Bien que les fugitifs soient actuellement recherchés, ni la Police, ni la Gendarmerie semblent n'avoir même aucune information sur l'endroit où ils peuvent se trouver en ce moment. Pour un bref rappel des faits, Tinah a été tuée suite à une vive tension liée à une affaire de dette entre son ami et Alain Rostant Zaherraly, le premier ayant réclamé une dette au second, cette nuit du 04 décembre 2017. Soudain, Alain a tiré sur l'autre, qui a pu l'esquiver. Ce qui a terrorisé au plus haut point la jeune femme, qu'elle s'est mise à hurler, poussant ainsi le tireur à faire de nouveau feu, visant cette fois Tinah, la touchant mortellement ainsi.

En cachette à Mahajanga ou dans le Nord ?

En août 2020, la petite Adriana, qui n'avait que 7 ans, fut assassinée de façon barbare à Ambohimandamina à Mahajanga . Un inconnu a pu filmer la scène de l'enterrement de la victime avec son téléphone, et les images ont montré le principal suspect, un certain Moussa ou Papa John.

La Police judiciaire, collaborant avec l'ensemble des Forces de l'ordre et la population, n'a réussi à glaner des éléments à propos du fugitif. Et pourtant, une collecte de renseignements territoriaux battait son plein. Une filature, grâce à un renseignement, a été menée jusqu'à Marovoay où le fuyard aurait pris la fuite. La recherche s'est pourtant avérée infructueuse. A un moment, les enquêteurs semblaient être sur une piste en repérant le fugitif à Nosy Be où Moussa est originaire. Malheureusement depuis, la piste menant à la capture de Moussa semble incroyablement s'épaissir.

Bon nombre de personnes espèrent que les Forces de l'ordre parviennent à arrêter ces escrocs ou criminels. Un coup de pouce, à travers des primes pour ceux qui peuvent fournir des informations les concernant, s'avère intéressant. Un moyen utilisé pour arrêter Del Kely et Lama et qui pourrait également faire mouche pour ces cinq personnes recherchées. A moins qu'elles bénéficient d'une protection contrairement aux kidnappeurs…

Franck R.

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Editorial

  • Eclipsée !
    Par les temps qui courent, la ferveur du « 13 mai 1972 » s’éteint. Cinquante-deux ans après, la mémoire d’un peuple s’évanouit ! Il ne reste qu’un vague souvenir dans l’esprit des aînés encore vivants à ce jour, des témoins oculaires qui ont vécu en chair et en os l’historique et douloureux évènement. En effet, le temps passe, il ne reste plus grand-chose ! Eclipsée par les mille et une difficultés que chacun doit affronter quotidiennement, la bataille de la campagne électorale troublant, la mémoire des chaudes journées sur la Place du Treize mai disparait au fil des ans. Aucun programme de cérémonie officielle du cinquante-deuxième anniversaire du 13 mai n’a été prévu dans la journée d’hier. On craint toujours de la réminiscence du concept que « Treize mai » véhiculait. Les dirigeants en place se méfiaient d’un « come back » imprévisible sur cette Place maudite pour les uns…

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