Publié dans Editorial

Délicate manœuvre

Publié le mardi, 05 mars 2019

Si la formation du Gouvernement II de Ntsay Christian a pu avoir lieu sans trop de remous ni fracas, l’approche des étapes suivantes, à savoir la mise sur pied du gouvernorat pour les 23 Régions et le montage des listes des candidats en vue des législatives du 25 mai s’avère compliquée. Etant entendu la pluralité, la diversité et surtout la quantité, en genre et en nombre, des personnalités ou des associations ou des formations politiques ayant manifesté leur soutien à l’endroit du candidat n° 13 lors des élections présidentielles du premier et du second tour, Rajoelina Andry Nirina, l’heureux gagnant, doit faire appel à l’intelligence, à la sagesse et à la fermeté afin de pouvoir éviter les pièges tendus et trancher net face à des cas complexes. Il est du domaine de l’utopie de parvenir à satisfaire « tout le monde ». D’autant que les postes à pourvoir, très limités en nombre, nécessitent des qualités morales et techniques appropriées. Pas de copinage ni de népotisme.

La nomination des gouverneurs de Région tarde à venir si ce n’est déjà le cas, à ce jour du mercredi, durant le Conseil des ministres hebdomadaire. Destinés à des postes stratégiques de premier ordre, le choix des gouverneurs impose au Chef de l’Etat l’établissement des critères subtils et stricts. Etant donné la délicatesse de la démarche, il lui faut user de toutes les compétences tactiques pour ne pas froisser les uns ni attiser les susceptibilités des autres. La présence effective des gouverneurs de Région sur terrains, des éléments-clés sinon les fers de lance dans la mise en œuvre du programme prévu dans l’IEM, reflète la volonté déterminée du régime à traduire en actes les Velirano.

A l’approche de la mise sur pied de la nouvelle Assemblée nationale, la tension monte d’un cran. Il y a de l’électricité dans l’air. La confection des listes de candidats requiert des attentions particulières dans la mesure où la moindre erreur impactera sur l’avenir du régime. Pour le camp du pouvoir, la nécessité d’instaurer une majorité stable, bien assise, au sein du Parlement, en particulier, à la Chambre basse ne se négocie point. Le parti MAPAR/TGV qui a proposé la candidature du Président élu, Rajoelina Andry, tient entre ses mains la carte maitresse sur table et sur terrain. Quelle que  soit la configuration arithmétique du schéma à Tsimbazaza, il doit, obligatoirement, obtenir la majorité numérique des sièges. Certes, le parti présidentiel ne pourrait prétendre se suffire à lui-même et faire cavalier seul à l’Assemblée nationale. Dans la vie communautaire et la lutte commune, on a toujours besoin des autres, petits ou grands.

Le Président et son état-major de décision, face à l’enjeu de taille, se doivent de bien veiller, et ce, pour déjouer toute tentative de faire capoter à la réussite de l’Initiative pour l’émergence de Madagascar. La responsabilité de séparer l’ivraie du grain incombe entièrement aux dirigeants à tous les niveaux des instances de direction. A chacun de bien détecter les faux et ne pas transiger à les écarter, à temps.

Il appartient, en dernier ressort, au Président Rajoelina de trancher. Il a haute main de la décision sur les propositions que les proches collaborateurs vont lui soumettre. C’est une délicate manœuvre mais gageons qu’il en aura la compétence voulue.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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