Publié dans Editorial

Du sabotage !

Publié le dimanche, 12 juin 2022

Une coupure du courant s'invitait en plein discours présidentiel à l'occasion de l'ouverture de la conférence nationale sur le foncier du mercredi 8 juin. A en croire la publication d'un quotidien de la place à propos de cet « incident insolite et grave », le Président Rajoelina aurait émis le soupçon d'un sabotage. En effet, est-ce par accident ? Ou voulu ? C'est toute la question !

Effectivement, la JIRAMA a atteint une cible hautement privilégiée et touché la prunelle de l'œil du pouvoir, de l'Etat. Le numéro Un du pays, le Chef de l'Etat en personne, en a subi ou, à forte raison, vécu un mauvais quart d'heure. Rajoelina Andry Nirina, le Président de la République, a pu « goûter », malgré lui, le calvaire et la galère du commun des mortels. Cela ne peut pas être autrement qu'un acte de lèse-majesté ! Quand les délestages atteignent le sommet de l'Etat, il y a réellement lieu de redouter le pire !

Accident ou voulu ? That is the question ! La piste « par accident » est difficile à admettre. Quand un membre de Gouvernement, encore plus un chef d'institution à plus forte raison le Chef de l'Etat, devait prendre la parole sinon intervenir par un discours officiel, les responsables techniques de la sono doivent impérativement s'assurer au préalable du bon déroulement de l'intervention pour une durée de trente à quarante minutes à tout casser. Très difficile d'admettre que les techniciens rompus à leur métier assurant la couverture de la cérémonie officielle en tandem avec ceux de la compagnie nationale JIRAMA n'ont pas réussi à gérer au mieux la courte intervention du Président de la République. La piste « sabotage » semble tenir.

D'ailleurs, ce ne sont pas les raisons qui manquent pour commettre des « bêtises » sinon d'actes irresponsables. La dernière en date, une bribe d'information circulait que les dirigeants du pays seraient en train de concocter l'éventuelle privatisation de la compagnie. Un bruit, vrai ou faux, mais de nature forte à affoler les agents d'Ambohijatovo.

A noter que l'option « privatisation » de la JIRAMA a été, plus d'une fois, abordée et mise sur table pour dénouer la crise. Le régime Ravalomanana jugeait, à l'époque, incontournable le retrait de l'Etat dans la gestion de cette société nationale. La réaction de l'intersyndicale ne s'était pas fait attendre. Elle rejette en bloc toute idée de privatisation. Et pour faire reculer l'Etat, certains agents ont bloqué le fonctionnement de la compagnie. La situation critique de la JIRAMA, que le ministre de l'Energie Ramaroson Andry reconnait au final, datait depuis le régime TIM de Ravalo (2002), époque où l'on avait vécu pour la première fois des séries noires de délestage. La descente aux enfers commençait bien avant. Ereintée par les « pompages » indécents et continus de la caisse pour régler les salaires des fonctionnaires depuis la Deuxième République, la JIRAMA finit par péricliter et rejoindre la déprime. En deux décennies, elle n'enchaine d'une année à l'autre que des pertes. Les services rendus se détériorent jusqu'au point où l'on fait vivre la galère les usagers au quotidien.

Du sabotage ou non, les abonnés ont ras-le-bol !

Ndrianaivo

 

Fil infos

  • Animaux sauvages saisis en Thaïlande - Œuvre des réseaux de trafiquants à Madagascar
  • ACTU-BREVES
  • JIRAMA - Ron Weiss, nouveau directeur général
  • Production d’énergies renouvelables - L’Etat encourage les investissements privés
  • Actu-brèves
  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements
  • Actu-brèves
  • Energie renouvelable - Le premier parc éolien de Madagascar opérationnel début 2025

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

A bout portant

AutoDiff