Publié dans Economie

Devises - L’euro se revalorise au détriment de l’ariary

Publié le vendredi, 25 novembre 2022

Reprendre du poil de la bête. Il y a encore quelques semaines, la valeur d’un euro était affichée à moins de 4.000 unités de la monnaie nationale. Mais depuis hier, le Marché interbancaire des devises (MID) nous apprend que la barre symbolique des 4.500 ariary pour une unité d’euro a de nouveau été dépassée. Lors de la brusque descente de la monnaie européenne, l’ariary, ces huit derniers mois, a gagné 3,7 % sur l’euro et a été dévalué de 8,7 % sur le dollar américain.

Cette déroute temporaire de l’euro face au dollar, avec des effets induits négatifs sur l’ariary, a été provoquée par la stratégie adoptée par la réserve fédérale américaine (Fed) qui a augmenté de façon graduelle ses taux directeurs et par la menace incessante proférée par la Russie de mener une guerre nucléaire en Ukraine. Donc, elle ne peut pas provenir d’une quelconque performance de l’économie malagasy. Ce sont des paramètres exogènes qui échappent aux mesures prises par les autorités locales. 

Mais aujourd’hui, la monnaie européenne semble recouvrir une santé conséquente au détriment de la valeur de l’ariary. Ainsi, le marché des devises a affiché une chute continuelle de l’ariary depuis plus d’une semaine. Notre monnaie se dévalorise de plus en plus, surtout face à l’euro. Si le cours de référence a fortement choqué hier, celui d’aujourd’hui devrait finir d’ébahir mais également de démoraliser les nationaux. En effet, l’euro s’échangeait hier à 4.509 ariary. Il n’y a pas lieu de préciser que cette dépréciation de l’ariary a des conséquences dont les effets immédiats sont la hausse de prix des produits importés, mais il faut aussi se préparer à une forte inflation dans les semaines qui suivent.

Pouvoir d’achat

D’ailleurs, la hausse de prix des produits de première nécessité (PPN) perturbe la consommation de la plupart des ménages, dans la mesure où la majorité de ces produits sont classés dans la catégorie de marchandises importées dont le prix ne peut échapper à la dévaluation de l’ariary. « Cette dépréciation consécutive de l’ariary est due notamment à la dépendance de l’économie vis-à-vis des aides extérieures, et au creusement persistant de la balance commerciale. En effet, malgré une offre relativement importante provenant des recettes de la filière vanille, la Grande île continue d’importer beaucoup, notamment du carburant. On assiste également à une hausse importante des biens de consommation qui continue de peser sur cette balance commerciale, défavorable pour Madagascar », détaille l’un des membres du cercle des économistes de Madagascar (CREM). Une débâcle de la monnaie nationale qui profite surtout aux investisseurs étrangers qui apportent les devises en terre malagasy. Cela a été remarqué par des firmes géantes étrangères qui veulent s’implanter dans l’île ou élargir leur zone de recrutement dans l’île afin de profiter des mains d’œuvre bon marché. La dévalorisation de la monnaie nationale malagasy est une aubaine pour les étrangers, car ils paient le minimum de leur monnaie par rapport à la valeur de la nôtre. Une extension à Madagascar leur sera favorable.

 

Hary Rakoto

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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