Publié dans Economie

Exploitation de bois précieux - Des arnaqueurs promettent des autorisations

Publié le lundi, 13 juillet 2020


50 millions d’ariary. « Telle est la somme réclamée par les arnaqueurs pour une promesse de délivrance de permis d’exploitation de bois ordinaires mais aussi précieux », a rapporté un responsable au niveau de l’Unité de lutte contre la corruption (ULC), au sein du ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD). Ces malfaiteurs usent ainsi du nom du ministre de l’Environnement et du Développement durable pour faire valoir leurs faux documents, être plus crédibles et obtenir ainsi l’argent de leurs victimes, sans rien leur donner en échange. Il ne faut pas oublier que le ministère a sorti l’année dernière, au mois de janvier, deux notes suspendant la délivrance de permis et toute autre autorisation pour toutes les exploitations et exportations de bois, autant ordinaires que précieux.
Face à cette situation, le MEDD a publié une note pour avertir toutes les personnes susceptibles de tomber dans leur piège mais aussi afin d’identifier toutes les victimes. « Actuellement, seule une victime s’est manifestée. Mais avec cette note, nous envisageons de stopper net toute action d’usurpation pour préserver les opérateurs de la filière bois, et plus particulièrement pour conserver nos ressources forestières, déjà que cette crise a accentué les crimes environnementaux un peu partout dans le pays. Jusque-là, les deux notes de l’année dernière sont donc toujours en vigueur », a ajouté ce responsable.
Avec la crise sanitaire, les opérateurs de la filière bois se retrouvent également en grande difficulté. Vahinala Baomiavotse Raharinirina, ministre de l’Environnement et du Développement durable, les a ainsi rencontrés en mi-juin dernier afin de trouver une solution commune qui conviendrait aux deux parties. A l’issue de cette rencontre, il a été décidé que les opérateurs ont quatre mois pour évacuer les stocks de bois légaux. Les arnaqueurs tirent ainsi profit de cette ouverture pour promouvoir leurs « fausses » autorisations. Toutefois, les opérateurs sont toujours priés de s’adresser aux autorités compétentes pour tout renseignement afin d’éviter que le business de ces malaiteurs prospère.
Selon les autorités, cette action a débuté depuis quelques semaines. La situation actuelle tourne sans aucun doute en faveur de ces arnaqueurs. Cet appel à victimes est très important pour permettre l’identification de ces arnaqueurs. « Nous collaborons déjà de près avec la Police pour la mise en place d’un protocole afin de les traquer et les arrêter. Dans tous les cas, l’enquête a déjà démarré », soutient l’Unité de lutte contre la corruption au niveau du MEDD.
Rova Randria

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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