Publié dans Editorial

Coupable

Publié le vendredi, 23 février 2024

Romy Voos Andrianarisoa est reconnue coupable. Le jury du tribunal de South-wark Crown Court de Londres a retenu la charge contre elle et son associé Philippe Tabuteau. Le verdict aura lieu le 18 mars prochain. Selon la loi britannique, elle encourra une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 10 ans.
Romy Voos Andrianarisoa et Philippe Tabuteau ont été interpelés à Londres pour une affaire de corruption. Pratiquement d’une tentative d’extorsion d’argent d’un montant de 310.000 dollars auprès de Gemfields, une société britannique spécialisée dans l’extraction de rubis et d’émeraude. En plus, ils cherchaient à obtenir une participation de 5% dans la filiale exploitant des mines à Madagasikara. Le tout, assorti de licences minières. 
La sulfureuse affaire éclaboussant l’ancienne directrice auprès de la Présidence, au point de la faire chuter, ayant fait couler beaucoup d’encre et déclencher vainement des spéculations hâtives et hasardeuses, conduit les observateurs à se poser des questions. Des questionnements qui, pour la plupart, restent sans réponse taraudent les esprits. La question centrale autour de laquelle s’articulent d’autres repose sur « qui est la personne ou le groupe de personnes ayant introduit Romy Voos au palais. Apparemment, elle a réussi à s’intégrer dans la cour des grands jusqu’à pouvoir pénétrer dans le lieu très saint du palais, le cabinet présidentiel ? Et encore plus étonnant et plus grave, Romy Voos Andrianarisoa parvenait à conquérir la confiance du Chef de l’Etat pour être nommée directrice du cabinet de Président ! Un poste super-clé qui ne s’accorde pas à n’importe qui ! D’après les informations dignes de foi, Romy Voos n’est pas à sa première nébuleuse aventure en termes d’affaires noires. Il semble qu’elle se trouva mouillée dans des cas douteux depuis 2021. Alors, qui l’avait introduit auprès du Maitre des céans. Logiquement ou normalement, la personne ou le groupe de personnes qui a bien voulu recommander Voos Romy auprès du Président de la République n’est pas sans savoir exactement sur son identité et sa nature. Inutile de déterminer ainsi le poids de la responsabilité de celui ou celle qui a induit en erreur le Chef de l’Etat. En tout cas, elle dirigeait le cabinet du Président pendant au moins sept longs mois. Période largement suffisante pour s’imprégner dans le secret des affaires d’Etat. Ordre de temps mieux que suffisant pour tisser des relations d’affaires … louches ! Par mesure de prudence, la Présidence aurait dû enclencher, si ce n’est pas déjà fait, des enquêtes minutieuses et approfondies concernant le laps de temps où cette indélicate directrice aurait pu faire de mars à octobre 2023.
On est encore en pleine vague de nominations, des observateurs jugent nécessaire de faire le maximum d’attention. Non pas seulement au niveau du Gouvernement mais à tous les échelons de hautes responsabilités.
Reconnue coupable, Romy Voos Andrianarisoa attend le verdict. Le jury saura, à juste titre, définir les sanctions qu’elle et son associé méritent. On le sait, la Justice britannique ne plaisante point dans les affaires de corruption.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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