Publié dans Société

Corruption sexuelle - Les lycéennes dans le viseur des prédateurs

Publié le vendredi, 11 novembre 2022

Après les cas de corruption sexuelle sur les étudiantes et étudiants qui sont légion au niveau des universités, voilà que cette pratique gagne aussi du terrain dans les lycées. Le sexe contre une bonne note et la garantie de passer au niveau supérieur ne date pas d'hier. Mais actuellement, des cas similaires se multiplient. Les plus jeunes se trouvent désormais dans la ligne de mire des prédateurs.

En effet, l'ONG Transparency International Madagascar a mené une enquête cette année auprès de 2.598 jeunes dans les Régions de Boeny et Atsimo-Andrefana. 66 % des élèves ont admis avoir été l'objet ou le témoin d'un chantage sexuel par un enseignant afin d'avoir une bonne note.

Dans la Région de Boeny, ce sont les filles qui sont les principales cibles des prédateurs avec 30 % des victimes. Les garçons ne sont pas épargnés. Ils représentent 28 % des cas. Les dénonciations sont nombreuses, mais c'est au niveau des plaintes officielles qui posent problème.

« Quand on est descendu sur place, il y a eu beaucoup de professeurs qui sont dénoncés par leurs élèves. Ils sont accusés d'avoir fait ou  proposé des rapports sexuels avec eux contre l'octroi d'une note élevée lors des examens. Cependant, cela reste au niveau des dénonciations, sans jamais franchir le palier du Tribunal ni le Commissariat de police », indique Malala Raonisoa, responsable au niveau de Transparency International-Initiative Madagascar.

Elle a aussi ajouté que « dans l'Atsimo-Andrefana, les Forces de l'ordre ont affirmé qu'aucun cas de corruption sexuelle n'a été déposé jusqu'ici. Les victimes n'osent pas dénoncer leur bourreau aux autorités, mais se contentent de se plaindre au niveau de leurs parents ou des  proches ».

En outre, il faut ajouter que l'inexistence de textes adaptés punissant ce type de crime complique l'affaire des victimes. Actuellement, la corruption sexuelle est régie par la même loi ayant trait sur la violence basée sur le genre. Les juges se basent donc sur cela pour rendre leur verdict. Transparency International a déjà concocté une proposition de loi qui sera remise au niveau de l'Assemblée nationale.

Dans l'enquête au niveau de ces deux Régions, ce sont surtout les professeurs ont été désignés comme auteurs de cet acte odieux. Cependant, d'autres responsables au niveau des établissements ne sont pas à écarter. 

Sans preuve concrète, la simple dénonciation ne suffit pas à ouvrir un dossier pour incriminer le coupable. Ainsi, il est difficile pour les victimes de mener l'affaire jusqu'au Tribunal. En plus de cela, des tensions entre l'élève et l'enseignant pourraient aussi être à l'origine d'une dénonciation calomnieuse en vue de ternir l'image du pédagogue. En effet, l'accusation de relation sexuelle sur un mineur est d'office punie par la loi. 

Au-delà des véritables cas, certains profitent aussi du phénomène de corruption sexuelle pour nuire aux enseignants.

 

Nikki Razaf

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Editorial

  • De la honte et du gâchis
    La messe est dite ! Tel un couperet, le verdict irrévocable et définitif est tombé. Les autorités suprêmes du football africain, la CAF, confirment la sentence : le Stade Barea n’est pas homologué. Le vin est tiré, il faut le boire ! Les Barea joueront ailleurs. La Fédération malagasy du football (FMF) doit choisir et soumettre incessamment aux instances continentales les stades où l’équipe nationale jouera ses prochains matchs.De la honte ! Du coup, le sentiment de souveraineté et de fierté autour du grand Stade Barea s’écroule comme un château de sable. Quelle a été la fierté de tous les Malagasy notamment les amoureux du ballon rond quand le pays s’est offert de ce « bijoux » sinon de ce « trésor ». Les épris du sport-roi de l’océan Indien à même du continent africain enviaient certainement le privilège des malagasy. Nos amis les Comoriens, les Seychellois, les Mauriciens et…

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