Publié dans Politique

Toamasina - Quand une rumeur provoque une mini-émeute

Publié le dimanche, 11 août 2019

De véritables échauffourées  liées  à un stupide témoignage sans fondement d’une inconnue, ont éclaté dans le quartier d’Ambolomadinika à Toamasina,  vendredi  dernier.  Le bilan fut assez conséquent : un membre des Forces de l’ordre a été blessé, deux manifestants ont été arrêtés. Ils étaient surpris d’avoir brûlé des vieux pneus pour barrer la chaussée. A part cela, trois véhicules appartenant aux Forces de sécurité ont été endommagés à cause des jets de pierre des émeutiers. Des coups de feu ont été  entendus car les Forces de l’ordre ont voulu disperser les manifestants qui ont cherché à faire irruption dans le domicile d’un particulier à la suite de cette rumeur propagée par la domestique.  Tout a commencé par l’arrivée de la jeune femme en question dans le quartier. Son but : y chercher du travail en tant que domestique chez une famille du secteur d’Ambolomadinika. La famille l’a engagée. Mais on ignore vraiment ce qui s’était passé dans la tête de la fille ! Elle a affirmé avoir vu la tête d’une personne décapitée ainsi que les restes de ses organes chez ses employeurs.  Elle s’était empressée d’informer la Gendarmerie sur sa soi-disant découverte macabre chez sa patronne. Pour avoir le cœur  net, les gendarmes, ayant obtenu un ordre de perquisition, se sont dépêchés sur les lieux pour constater de visu. Les agents des Forces de l’ordre ont beau fouiller la maison en question, des restes humains supposés, mais rien.  Mais avant l’arrivée des Forces de l’ordre, la rumeur s’est répandue dans la ville de Toamasina comme une trainée de poudre. Des simples gens et des curieux se sont rués dans le quartier et se sont massés devant la maison en question. Certains d’entre eux voulaient y entrer pour conforter les dires de la domestique et régler les comptes à la Dame. « Beaucoup d’entre eux, des têtes brûlées ont cherché à faire forcing pour pénétrer à l’intérieur. Ce qui a poussé les Forces de sécurité à procéder à des tirs d’intimidation. Loin de tempérer les ardeurs, les coups de feu ont au contraire, fait dégénérer la situation. Les manifestants ont répliqué en lançant des débris ou autres projectiles sur les Forces de l’ordre », rapporte l’information. 

Sur les réseaux sociaux, des facebookers incitaient les gens à exécuter la justice populaire et dénoncent sans preuve que les policiers ont été soudoyés pour camoufler l’affaire. Avec des supputations, des manifestants, si on peut qualifier ainsi ces badauds, étaient à deux doigts de lyncher une personne qui bénéficie jusqu’à preuve du contraire la présomption d’innocence. Certes, la Dame en question est loin d’être une personne appréciée dans le quartier mais cela ne suffit pas à la taxer de criminelle. Mais rumeur ou pas, la Gendarmerie a annoncé que l’enquête s’impose  pour trouver la vérité. Quant au préfet de police de Toamasina, il a appelé au calme afin que les autorités dont la Justice puissent faire leur travail. « Les recherches infructueuses ne veulent pas dire  qu’il faut mettre une croix à l’enquête », confie le préfet. Ce dernier a annoncé également que la domestique en question sera aussi interrogée sur la véracité de ses dires. Dans le cas contraire, plus d’un souhaite qu’elle soit châtiée en propageant des rumeurs à l’instar d’un facebooker qui a annoncé l’écroulement du tunnel d’Ambanidia à Antananarivo ayant semé la panique dans la ville. A la lumière de cette situation, le temps est venu pour que la population mette vraiment un holà à ces « On-dit » ou à ces fausses accusations  se traduisant par  affirmations infondées à propos d’autrui. L’expérience a montré que ces fausses accusations ont toujours des conséquences meurtrières pour certains.  C’est ce qui s’était déjà passé en novembre 2018 à Ambohimasina à Betafo où deux hommes ont été exécutés de façon barbare par le fokonolona. Sans qu’il n’ait aucune preuve permettant d’incriminer les concernés, le fokonolona les a soupçonnés d’agissements de dahalo et les a éliminés. Idem pour les deux Européens  lynchés à mort dans des circonstances dignes du Moyen-âge vers début octobre 2015 à Nosy- Be où des villageois en proie à une colère démoniaque en lien avec une affaire de suspicion de trafic d’organes, ont mis  le Français Sébastien Judalet et un résident Franco-italien Roberto Gianfalla sur le bûcher…la liste des drames similaires n’étant pas exhaustive.
Franck Roland

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Editorial

  • De la honte et du gâchis
    La messe est dite ! Tel un couperet, le verdict irrévocable et définitif est tombé. Les autorités suprêmes du football africain, la CAF, confirment la sentence : le Stade Barea n’est pas homologué. Le vin est tiré, il faut le boire ! Les Barea joueront ailleurs. La Fédération malagasy du football (FMF) doit choisir et soumettre incessamment aux instances continentales les stades où l’équipe nationale jouera ses prochains matchs.De la honte ! Du coup, le sentiment de souveraineté et de fierté autour du grand Stade Barea s’écroule comme un château de sable. Quelle a été la fierté de tous les Malagasy notamment les amoureux du ballon rond quand le pays s’est offert de ce « bijoux » sinon de ce « trésor ». Les épris du sport-roi de l’océan Indien à même du continent africain enviaient certainement le privilège des malagasy. Nos amis les Comoriens, les Seychellois, les Mauriciens et…

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