Publié dans Editorial

L’effritement

Publié le mercredi, 21 février 2024

L’Opposition se disloque ! Le C 11, entendre Collectif des 11 candidats, s’évanouit ! Le régime Orange n’a pas contrepoids crédible en face.
Emportés par le souffle de la déflagration de l’éclatante victoire du candidat n° 3, Rajoelina Andry Nirina, les cadors de l’Opposition ne s’en remettent pas. Abasourdis, ils peinent à savoir où mettre les pieds ! Traumatisés, certains de ces malheureux perdants disparaissent des écrans de radars.
Et pour cause ! En réalité, il n’existe pas à Madagasikara une Opposition politique répondant aux normes universellement reconnues. Une Opposition comme étant une force de proposition à la hauteur des attentes de la population. Une Opposition maîtrisant les arcanes de la gestion des affaires nationales et capable de tenir un débat d’idées sans passion déplacée fait défaut. Une force d’alternance de nature à prendre le relais selon le verdict des urnes démocratiquement correct laisse à désirer. En fait, le pays n’a eu droit qu’à des « détracteurs » ou des supposés leaders politiques plutôt volatiles qui se laissent voguer au gré du vent. Des alliés d’hier deviennent des ennemis d’aujourd’hui. Des amis d’aujourd’hui en rivaux de demain. Et vice-versa ! L’entente ou la rivalité est conditionnée par le contexte qui prévaut. Et tout peut changer d’un bout à l’autre !
Depuis la Première République, une réelle force d’opposition n’existait pas. On avait affaire à une « Opposition de palais » qui, en fait, ne visait pas le pouvoir. Les dirigeants des partis du camp d’en face étaient plutôt concentrés dans la gestion de leur carrière politique. Ils entretiennent leurs fiefs au lieu de s’aventurer dans l’espace géré par le parti au pouvoir. On se sentait mieux dans son propre « terrain » et pas plus. Antananarivo fut la chasse gardée du parti du Pasteur Andriamanjato Richard et on le laissait tranquille. Le régime PSD ne laissait pas non plus aucune chance à l’AKFM de se hasarder dans son fief politique qui est, d’ailleurs, l’ensemble du territoire national.
Durant la Deuxième République, l’opposition n’existait pas, pas même son ombre, sur le tableau. Tout le monde, par le biais du FNDR (Front national pour la défense de la Révolution), siège dans la haute sphère du régime socialiste sous la houlette de l’Amiral Didier Ratsiraka. Arema, Akfm, Monima, etc., se partagèrent du gâteau.
De là jusqu’à la 4ème République, le pays dut se contenter à des frondeurs, à des têtes brûlées, sauf exception au moment de la révolution Orange. Les deux mandats de la 4 ème République ont vu des alliances qui se font et se défont selon l’évolution du contexte socio-politique.
Le contexte post-électoral après la victoire sans appel de Rajoelina Andry Nirina lors de la présidentielle de novembre / décembre 2023 illustre, en grandeur nature, la déliquescence de l’Opposition à Madagasikara. Le Collectif des candidats s’effrite et risque de disparaitre du tableau. De 11 à 5, et encore on n’est pas à l’abri des soubresauts, le Collectif descend aux … enfers !
Les observateurs auraient espéré voir un jeu démocratique se focalisant sur les débats relatifs aux sujets brûlants du pays. La mise en œuvre de la Politique générale de l’Etat ne doit pas se limiter aux actions des tenants du pouvoir. Toutes les forces vives de la Nation sont appelées à prendre part.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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