Publié dans Dossier

RN10 et RN13 - Quand la malnutrition s’allie avec le mauvais état de la route

Publié le dimanche, 10 juillet 2022

La route est primordiale pour apporter une amélioration dans la lutte contre la malnutrition infantile dans le Sud. La malnutrition handicape le présent et l’avenir d’un enfant et même de notre pays. La RN13 est une route principale de 493 km, allant d'Ihosy à Taolagnaro. Elle traverse les Régions d'Ihorombe, Androy et Anosy. Tandis que la RN10 est une route nationale de la pointe sud de Madagascar qui relie Andranovory, un village de la RN7 près de Toliara avec Betioky, Ampanihy, Beloha, Tsihombe et Ambovombe. Avec ses 512 km, la route est en piteux état. Certaines parties de ces Districts susmentionnés ont de la productivité agricole mais l’acheminement des produits semble difficile faute de transport.

La malnutrition chez les enfants devrait quadrupler dans le Sud de Madagascar alors que la sécheresse s'aggrave, avertissent l'UNICEF et le PAM (Programme alimentaire mondial). Selon les estimations, au moins un demi-million d'enfants de moins de cinq ans vont souffrir de malnutrition aiguë, dont 110 000 dans un état grave, dans le Sud de Madagascar touché par la sécheresse, subissant des dommages irréversibles à leur croissance et à leur développement. Et 27% des femmes sont en état de dénutrition. L’Action contre la faim (ACF) a poursuivi sa lutte contre la sous-nutrition en fournissant un traitement de la malnutrition aiguë, des soins psychosociaux de qualité et une supplémentation en nutriments aux plus vulnérables. Pour sa part, l’ACF a construit une maison d'accueil des patients issus des zones reculées qui bénéficient d'un suivi sanitaire jusqu'à rétablissement du poids des malnutris. Afin de répondre aux besoins de base des populations, l’ACF a aussi distribué des boutures de manioc, des tiges de patate, des arachides et des matériels agricoles et d’arrosage. Plus de 23 800 tonnes de semences ont été distribuées par l’ACF l’année dernière.

La situation est alarmante dans ce District, puisque le taux de malnutrition a monté en flèche cette année, passant de 3% en 2020 à 11% en ce premier semestre de 2022. Sur les 500 000 habitants recensés à Betioky Sud, 1 100 enfants sont victimes de malnutrition aigüe sévère ou modérée. « Seule la construction de la RN10 facilitera l’acheminement des PPN. Onilahy, l’un des plus grands fleuves de Madagascar, reste sous-exploité. Pourtant, il déverse de l’eau 12 mois sur 12 ", informe Nirina Andriamanga, chef District de Betioky.

Pénurie de personnel médical

Le manque de personnel médical aggrave la situation sanitaire, y compris la malnutrition, dans le District de Betioky Sud.  A cause des routes impraticables et difficiles d’accès de certaines Communes, le personnel médical préfère rester en ville plutôt que dans la brousse. Face à cette situation, le médecin- chef de Betioky Sud propose le recrutement des paramédicaux ou médecins originaires de la Région et qui ont des attachements à leur village.

Dans la partie Nord, exposée à la sécheresse, le kere persiste. De nombreux enfants et mères, victimes de malnutrition, ont besoin de soins. Seuls 4 médecins y travaillent, respectivement dans les Centres de santé de base niveau II (CSB II) de Belamoty, Betioky, Masiaboay et Tameantsoa. Le District note 33 CSB, dont 7 CSB I, au service des 372 Fokontany répartis dans 30 Communes. 744 agents communautaires y sont aussi opérationnels.

Une manne tombée du ciel

Le nombre d'enfants souffrant de malnutrition aiguë devrait quadrupler. Effectivement, la construction de cette route est reçue par les habitants comme une manne tombant du ciel.

Apprendre le lancement de la construction de la Route nationale 13, reliant le Port Ehoala Taolagnaro et Ambovombe Androy sur une distance de 110 km, par le Président de la République Andry Rajoelina semble encore une utopie pour les habitants du Grand Sud. 

Au début, la population de l’Androy et Anosy l’a toujours appris comme une propagande des politiciens qui ont passé dans cet axe en période de campagne.  Mais le cauchemar et la défaite cuisante qui prévaut dans le Sud de Madagascar semblent déjà voir la lueur d’espoir au bout. La population ne savait plus à quel saint se vouer à cause du mauvais état de la route doublé par la sécheresse et la famine et la malnutrition.

Elias Fanomezantsoa

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Editorial

  • Eclipsée !
    Par les temps qui courent, la ferveur du « 13 mai 1972 » s’éteint. Cinquante-deux ans après, la mémoire d’un peuple s’évanouit ! Il ne reste qu’un vague souvenir dans l’esprit des aînés encore vivants à ce jour, des témoins oculaires qui ont vécu en chair et en os l’historique et douloureux évènement. En effet, le temps passe, il ne reste plus grand-chose ! Eclipsée par les mille et une difficultés que chacun doit affronter quotidiennement, la bataille de la campagne électorale troublant, la mémoire des chaudes journées sur la Place du Treize mai disparait au fil des ans. Aucun programme de cérémonie officielle du cinquante-deuxième anniversaire du 13 mai n’a été prévu dans la journée d’hier. On craint toujours de la réminiscence du concept que « Treize mai » véhiculait. Les dirigeants en place se méfiaient d’un « come back » imprévisible sur cette Place maudite pour les uns…

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