Publié dans Société

Troisième édition du « Tagnamaro » - Quand la participation imposée incite au bénévolat

Publié le lundi, 20 mai 2019

Un samedi par mois dédié au patriotisme.
« Tagnamaro, andron’ny olom-pirenena », une journée de mobilisation citoyenne, arrive actuellement à sa troisième édition. En 3 mois, l’appropriation des citoyens à cette initiative du ministère de la Communication et de la Culture (MCC) à partir du modèle rwandais se confirme. Des critiques sont toutefois lancées sur le fait qu’elle soit obligatoire, notamment pour les employés de certains départements ministériels. D’autres pointent du doigt le jour de sa mise en œuvre. Le ministre de tutelle met les points sur les « i ». Des activités entreprises durant la journée d’hier dans les quatre coins de l’île sont également rapportées dans ce reportage.
Des travaux forcés résultant d’une dictature d’en haut lieu. Certains employés et habitants pensent ainsi avec la participation imposée au « Tagnamaro », depuis sa première édition au mois de mars dernier. Des affirmations que Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo, numéro Un du MCC, contredit. « L’état d’esprit de certains habitants, notamment ceux d’Antananarivo, semble pourri. Ils ne sont pas habitués à l’entraide, à la solidarité et au respect ni à l’entretien des biens publics. Cela explique le fait qu’ils soient réticents à la participation au
« Tagnamaro ». Le MCC exige que chaque employé y participe obligatoirement, afin que les résultats soient tangibles.

Conscients de ce côté positif, avec le changement des infrastructures réhabilitées et de l’image de leurs localités respectives, ils seront bénévoles dans la poursuite de la mobilisation », explique le ministre de tutelle. Outre le fait que la participation soit obligatoire, d’autres personnes critiquent le choix de la journée de sa mise en œuvre. « Nous avons choisi un samedi par mois pour que chacun puisse effectuer des travaux d’intérêt général. Le faire durant un jour ouvrable est anti-économique. De plus, c’est une occasion pour démontrer le patriotisme », ajoute-t-elle. Cette responsable de souligner que « Tagnamaro » et « Asa tanamaro » (HIMO) sont deux concepts différents. L’un se fait gratuitement tandis que l’autre, la Haute intensité de main-d’œuvre, est le système d’argent contre travail.

Les employés des institutions fortement mobilisés

Puisque le jour de la 3ème édition du « Tagnamaro » coïncide avec la Journée mondiale des musées, le MCC a choisi de mener les travaux d’assainissement et de réhabilitation à La Haute ville d’Antananarivo. Celle-ci abrite divers patrimoines historiques, dont le Palais d’Andafiavaratra, le Tribunal Ambatondrafandrana et son escalier menant vers Ambanidia, l’Ecole primaire publique (EPP) Flacourt annexe ou encore le « Vavahadimitafo », 3ème portail sur les 7 menant au Palais de Manjakamiadana. Les derniers travaux de réhabilitation dudit portail datent de 1969, avant ceux de samedi dernier. Ce portail « royal » dispose désormais d’un toit.
Par ailleurs, les employés des 3 ministères à savoir le MCC, celui de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme (MPPSPF) ainsi que celui de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) se sont donné la main pour les travaux d’assainissement et de réhabilitation de l’EPP Anatihazo Isotry. Puisque les actions entreprises sur place entrent dans le cadre du mois de la protection sociale, des sensibilisations et une remise de dons aux élèves et leurs parents s’y sont aussi tenues. Dans les quatre coins de l’île, les employés des ministères, directions régionales, organismes rattachées et diverses institutions n’étaient pas en reste en participant massivement au
« Tagnamaro », samedi dernier.

Le secteur privé s’implique

Outre les fonctionnaires et agents contractuels travaillant dans les institutions et collectivités territoriales décentralisées, le secteur privé s’implique davantage au « Tagnamaro ». C’est le cas des employés d’entreprises, écoles, églises et centres hospitaliers ou encore des membres d’associations et ONG. En général, les travaux entrepris ont tourné autour de l’assainissement, la peinture et la réhabilitation des routes et infrastructures publiques, sans oublier les lieux de travail. Les scouts du « Mpanazava eto Madagasikara » ont, par exemple, choisi le centre hospitalier de Soavinandriana pour mener la journée de mobilisation citoyenne. Les employés du Bureau du cadastre minier ont assaini l’environ de leur lieu de travail tandis que ceux de l’Assurance Aro se sont mobilisés au quartier d’Ampefiloha. A Morondava, la 3ème édition du « Tagnamaro » a coïncidé avec le début de la production d’énergie hybride à travers le « Green energy solutions » ainsi que l’inauguration des 4 machines de production. Employés d’institutions, secteur privé et habitants ont participé aux travaux d’assainissement. Bref, l’appropriation de cette journée de mobilisation citoyenne et d’entraide communautaire gagne de l’ampleur d’édition en édition.
Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Attente latente
    Du mystère ! Anti-économique et contre-productif, le pays attend. Sans avoir la moindre idée, on attend éternellement la nomination respective des hauts responsables à des postes-clés.Des sociétés d’Etat, entre autres OFMATA, OMNIS, JIRAMA, attendent désespérément les nominations de leurs directeurs généraux. Des ambassades malagasy au sein de grandes chancelleries étrangères (Allemagne, Japon, Royaume Uni, etc.) demeurent sans titulaire, chefs de mission diplomatique. Des unités de production attendent mystérieusement leur sort : démarrage de chantiers des Centrales hydro-électriques Volobe, Sahofika ; ré-ouverture ou non de Base Toliary, etc. En partant du principe « tout est urgent dans ce pays », on saisit mal pourquoi ces attentes qui, au fait, n’ont trop que duré. En effet, lors de son discours d’investiture le 19 janvier 2019 à Mahamasina, le Président de la République Rajoelina Andry Nirina, fraîchement investi, déclarait publiquement « tout est urgent ». Etant vu la pauvreté préoccupante de la population,…

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