Le Gouvernement malagasy, à travers le vote aux Parlements et la promulgation du nouveau code, a pu réparer cette inégalité en soutenant la démarche de ces activistes. Suite à cette réforme, Madagascar est sorti de la "tristement célèbre liste des 27 pays" du monde où la loi sur la nationalité contient encore des dispositions discriminatoires envers les femmes. « Le succès de cette réforme a été possible grâce à une approche inclusive et participative de tous. C’est une avancée significative pour Madagascar », rapporte le ministre de tutelle, Onitiana Realy, lors des rencontres internationales y afférentes, dont la 62e session de la Commission de la condition de la femme qui s’est tenue à New York du 12 au 16 mars dernier.
Sans décret d’application
La nouvelle loi sur la nationalité stipule, dans son article 9, que « il est reconnu Malagasy l’enfant né d’un père et/ou d’une mère malagasy ». L'article 3 nouveau de la même loi souligne le caractère rétroactif de ces nouvelles dispositions. Selon les informations recueillies, la mise en œuvre de cette loi peut intervenir sans décret d’application. D’ailleurs, elle est en vigueur depuis sa promulgation par le Président de la République le 25 janvier 2017, après avoir été adoptée en Conseil des ministres le 15 juin 2016, puis votée par l'Assemblée nationale le 12 décembre 2016, et par le Sénat le 15 décembre 2016. Sa publication au Journal officiel de la République de Madagascar date du 27 février 2017.
Outre les 1361 premières familles bénéficiaires de la réforme législative, toutes les personnes nées d'un père étranger et d'une mère malagasy peuvent donc entreprendre les procédures légales pour l'acquisition de la nationalité malagasy. Une copie d’acte d’état civil de la mère et celle de l’enfant doivent, pour ce faire, être fournies au ministère de la Justice à Faravohitra.
Recueillis par Patricia Ramavonirina